lundi 17 avril 2006

Un feu dans la nuit

Ce qu'on adore faire dans notre patelin, c'est faire des feux. En effet, la campagne aidant, on est isolé facilement et le bois est en abondance (surtout chez les voisins d'ailleurs, mais le mieux est sur place, en absence de voitures).
Generalement, cet embrassement de la nature est toujours excuse à toutes les beuveries imaginables.
Mais ce soir la, on avait pas de tise.

Après le traditionnel ramassage de bois aux alentours, on fait partir le feu, on le fourni un peu au fur et à mesure, et on se pose rouler, on fume, on discute, on rigole, et on s'occupe tous un peu du feu, chacun notre tour, dans un ordre eclatant d'organisation, sans concertations.

Y'a pas de risques pour les alentours. Les habitués de la taverne de Jol sortiraient des "mouarf faire des feux à c't'age la mais arretes gars !" ou du "le feu est interdit par la loi 234 alinea 46 du paragraphe 13 du chapitre 19, et est passible d'un coup de pied au cul".
Mais non, on met des pierres tout autour, on fait ca en dehors de l'herbe et loin des buissons ou autre, et surtout, on le termine par un petit pipi collectif pour laisser l'endroit sur. Certains diront qu'on marque notre territoire. Bah, allez savoir.

Tout avait commencé en 98, lorsqu'avec mes potes de l'époque, on avait fait notre premier feu ensemble. On avait un pack de 24, à l'epoque c'etait largement suffisant pour trois, et on a fait un feu pas trop mal. Mais surtout c'etait le premier. Un pas de plus vers quelque chose.
Et on a prit ensuite l'habitude de se voir tous les week end lorsque l'epoque etait bonne et le temps le permettait, pour faire un feu, avec de l'alcool, et des spliffs.

Mais les années passant, je ne dirais pas que les habitudes se perdent, mais les choses changent. La on peut dire que ca a changé sur plusieurs plans : on buvait de plus en plus, les feux duraient de plus en plus longtemps, et nous aussi dans la lente course qui nous menait jusqu'à l'aube. Les joints s'eternisaient moins, les packs, en nombre de plus en plus conséquent, duraient moins longtemps.
Puis nous sommes tous parti de notre coté. Moi le premier d'ailleurs. Et la, aujourd'hui, je revois L. qui boit 6-7 huit-six par soirs, qui se cache de sa copine pour picoler, je revois M. bon qui est un peu comme moi, se foule pas trop pour bosser et toujours la pour une bonne biture, et j'en revois encore d'autres....

Et bien très peu aujourd'hui sont raisonnables sur l'alcool.

Alors quand je vois ce que j'appelle les "bières de jeunes", comprennez par la boomerang, smirnoff ice et autre bieres sucrées à outrance, ca me fait un peu peur.
Certains diront que seule la manière de consommer change, mais ce genre de binouzes est faite pour attirer les jeunes qui veulent se la peter.
Enfin ca m'empeche pas de m'en taper quelques unes de temps en temps.

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