mardi 19 janvier 2010

Avant, pendant, et après.

En fait, je l'aime encore. D'une manière, pas si bizarrement que ca, encore plus forte. Onze mois d'abstinence sont passés par la, et tout a pris d'autres teintes, certaines choses qui semblaient fixées pour toujours sont en cours de remise en question ou carrément enterrées, tandis que des choses absolument impensables, principalement du fait que j'les concevaient pas à l'époque, font maintenant partie du domaine du possible, voir du quotidien.

Je me souviens d'elle, encore. C'est con, j'ose toujours pas regarder une photo. En fait, je pourrais trouver le culot de dire que c'est parce que je m'en fous, parce qu'elle fait sa vie et c'est très bien comme ca, et qu'elle fait ce qu'elle veut, bordel de merde. Mais, en fait, non, faut se rendre à l'évidence : j'ai peur de voir l'étendue de mon échec. J'ai peur de voir qu'elle est heureuse, maintenant.
Oh, non pas parce que je ne le souhaite pas, bien au contraire. Mais parce que c'est sans moi. Parce que je n'y contribue pas, à part passivement en ne la recontactant pas. Sans doute.

Je me souviens très clairement de sa bouche, de ses sourires, de ses regards en coin, où l'on voyait sans mal l'incroyable ptite nana qu'elle pouvait être. Réfléchie, sérieuse, droite sans être casse-couilles, enfin juste quoi, et jolie, putain de merde, qu'est ce qu'elle était belle.
Elle avait énormément de patience aussi. Durant toute notre relation, j'ai tellement raclé les fonds de tiroirs de la médiocrité que la durée de celle-ci est bien preuve d'une ouverture d'esprit et d'une patience à toute épreuve. Sauf celle de la récurrence dans les erreurs.
Bien sur, je ne savais même pas ce que voulait réellement dire "se remettre en question", bien que je clamais le faire à qui voulait l'entendre, soit disant chaque jour. Non, je ne concevais même pas ce que ca signifiait, à l'époque.

Je l'ai déçue, et, à la limite, si ca n'avait été qu'une fois et de manière peu destructrice, ca aurait pu passer, j'aurais peut être pu trouver quelque chose qui me sauve la mise un pti peu, histoire de dire "en tous cas, au moins, j'ai géré telle chose, tout n'est pas si désespérant !". En fait, si, c'est terriblement désespérant. D'avoir gâché, d'une, six mois de son temps, et d'avoir ruiné une possibilité de "aujourd'hui encore". Non, j'ai absolument aucune excuse ; cela a, je pense, pour sa part n'été que déceptions sur déceptions. En tous cas, j'aurais pas tenu à sa place. Et c'est ce qu'elle a fait, et, enfoncé dans mon bourbier mensongesque jusqu'aux cheveux, j'ai juste pu éructer quelques insultes, qui ont du la détourner pour de bon.

Je lui ai menti, j'ai monté des trucs de dingue, pour dissimuler finalement tout ce qu'elle demandait d'être, moi même. J'avais peur putain, peur de la décevoir, alors que c'est la voie du pipeau que j'ai choisi qui m'y a mené. Ca, c'est réellement la, que j'me suis planté. Et c'est pas les pistes qu'elle a laissé sur la route, aussi grosses qu'une bachelot qu'on voit trop en ce moment, qui ont pu changer quoi que ce soit, tellement enfoncé dans mes idées merdiques.
On pourra, en tous cas, pas lui reprocher d'avoir tout tenté.

J'écoute un peu de dilated peeps. J'me dis que c'est par la, que j'aurais du commencer, pour lui faire découvrir le hip hop. J'me dis plein de trucs que j'aurais du faire, à la place du brouillon au crayon de papier que j'ai pu faire.
A la limite, on peut toujours se dire que ca servira à l'avenir. Et j'pense que ca serait occulter le role qu'elle a joué.
Bien sur, y'a eu plein de monde autour de moi, c'est d'ailleurs dans ces moments qu'on se sent le plus seul. Mais elle a déclenché un tas de trucs de ouf, qui à ce jour font que voila, j'suis plus du tout le même. Elle serait ptet même fière, non pas du résultat -on y est pas encore!- mais de tout c'qui est en branle actuellement.

Quoi qu'il arrive, elle comptera toujours, même si j'espère pas un seul instant avoir des nouvelles. J'ai été bien trop con pour ca.