mercredi 27 septembre 2006

Je suis la

de tout mon long, enfin, ce que ma structure osseuse detruite me permet.
Ca doit bien faire cinq minutes que je suis la, gisant, les bras et les jambes un peu n'importe comment, et la tete en vrac, ouverte, un non mince filet s'echappant d'une enorme ouverture sur le dessus du crane.

Je n'en pouvais plus. Les cachets tout ca... ca ne marche pas. Et puis on m'a poussé a bout. Des gens se prenant pour Chuck Norris, d'autres me lachant pour des raisons toutes aussi invalables, tout etait la pour ca.
Surtout ce matin, ma mere leur avait filé la clé de la maison, moi en bon ami je leur avais donné le code du cadenas quelques mois plus tot, et ils avaient pu rentrer dans la maison, puis venir dans ma chambre.

La sirene des pompiers se fait de plus en plus proche, ainsi que mon ame commence à s'extirper de mon corps. Je meurs, et je revis. Qu'est ce qu'il m'attend apres. Pfff rien a branler. J'ai deja tant attendu de mon vivant, les gens croyaient que j'attendais que tout tomberait tout cuit dans ma bouche noooon, je voulais juste profiter de ma jeunesse.

Une fois dans ma chambre, ces sauvages se sont attelés à debrancher mon ordinateur pour l'emporter. Mon couteau de 12cm sous l'oreiller, je bondis et leur arrache l'alimentation décrochée du support principal pour assener une premiere virée de couteau à l'impie qui le tenait.
C'etait ben. Un ami de longue date. Mais aujourd'hui ces choses la n'ont plus de sens.

Les pompiers defoncent le portail a coups de je ne sais quoi pour se frayer un chemin jusque moi.
Arrivé a ma carcasse, le bleu qui commencait ce jour la ne peut reprimer un vomissement. Je suis la, la cervelle à l'air, encore conscient.

Les deux autres mecs sont figés. C'est vrai que depuis le temps que je parlais sans agir, ca fait drole de me voir eventrer un gars. Je brandis mon arme vers eux leur demandant "vous en voulez aussi hein ? vous en voulez ???"

Les pompiers prennent milles precautions et tentent de me garder en vie par n'importe quel moyen. Ils me parlent, me demandent mon nom, ou j'habite, quel jour on est...

A ce moment l'un des deux prend mon bras tenant l'arme, et reussi a me faire lacher.
Je me debats tant bien que mal, et je sais qu'en ayant gravement blessé leur acolyte, ils me feront pas de cadeaux.
Je me debats tant bien que mal et reussi à m'enfuir dans la chambre de ma soeur, juste en face.

Les pompiers prennent mille precautions une fois de plus pour me mettre sur un brancard, une fois apres avoir rammassé tout le bordel, en maugréant que je sois encore en vie.

Je me retrouve dans la chambre de ma soeur, fermée a clé, la seule issue etant la fenetre. Mais je suis a 20 metres du sol.
La voiture de ma mere est garée juste en dessous. Je me dis qu'en sautant la tete la premiere, je pourrais ecourter ce bordel.
Seul probleme, la porte de la chambre commence à ceder sous les assauts des deux autres.
Apres le saut, et la chute (tres rapide), je fais un enorme boum sur la voiture maternelle.

Dans la voiture des pompiers, j'entends une derniere phrase avant de m'eteindre a tout jamais.

"tu peux me depann une clope man ?"

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