lundi 1 février 2010

Je crois que je

Je peux sentir les milliards de kilomètres qui n'en sont pas qui nous séparent.
Je crois savoir ce que tu penses, je pense croire ce que je sais.

Ca fait un an, et quelques mois. Il me semble que c'est une éternité, comme la dernière bière quand on est le lendemain d'une cuite.
Y'a cette envie qui revient, comme la marée quand elle tente une millième fois de bouffer la plage, rapide, dans un mouvement qui, si on le regarde de près, fait flipper, nous fait dire que cela va tout emporter.
Elle est la, galopante, qui remonte le long du bide, en commencant dans le bas du ventre. "Je suis heureuse maintenant". J'ai eu envie de reboire. Mais je ne l'ai pas fait.

Je devrais être content. J'devrais me dire qu'après tout, c'est ce que je cherche pour elle, que c'est de la balle ! Mais non, ca me tue, encore plus que 11 mois d'efforts à en chier, ca me tue, me laisse la, sur le bord, vide, une fois de plus.

"Je ne peux pas reprendre contact avec toi."
Ca me fait penser à toutes ces demis merdes qui disent qu'une société sans argent est impossible. Sauf qu'elle est pas une merde, elle est pas médiocre, du coup, j'peux pas la classer dans la catégorie des gens cons. C'est peut-être moi, à retardement, c'est peut être la force des choses, qui est une grosse putain de sa mere, ou c'est peut etre encore tout ca et d'autres choses auxquelles j'ai pas envie de penser.

J'ai mal, j'ai eu mal à cette lecture. Très mal. J'ai reconstruit un peu ce à quoi je croyais et à quoi et qui je donnais du crédit, et tu rentrais dans cette catégorie. Non pas que tu en es sortie, mais ce n'est pas ce qui a l'air de te motiver, d'une manière ou d'une autre, en ce moment. J'y ai cru, et pourquoi d'ailleurs, comment j'ai pu croire que j'allais débarquer comme si de rien n'était, que tu avais attendue bien sagement dans ton coin, sans surtout évoluer d'un poil, et être heureuse et n'attendre que ca ?
C'est peut être moi, finalement, qui attendait quelque chose. Et ce n'est pas venu. Après tout, je peux m'en prendre qu'à moi même. J'ai eu ma chance, j'ai eu mon temps, je t'ai senti, je t'ai touché, je t'ai parlé, tout ce qui est du domaine créeant un instant durant lequel il faut agir, et montrer nos tripes.

Seulement, à ce moment là, mes tripes étaient dans un sale état. Pas le même qu'à l'instant présent, mais pas très intéressantes malgré tout. Et tu t'y es interessée. Tu as fait preuve d'une patience plus qu'à toutes épreuves, des tentatives de comprendre ce qui n'avait aucun sens, des mains tendues par milliers, tout ca pour tenter de me sortir de ma merde et qu'on puisse enfin voir la suite, être heureux. Et être heureux, selon toi, nous en sommes les seuls artisans ? Permet moi d'en douter.

J'aurais bien aimé qu'on se revoit d'ici quelques jours, semaines, autour d'un café, coca, n'importe, pour qu'on parle, comme deux âmes ayant quittées leur corps et se racontant la vie qu'elles ont pu avoir. Que tu vois que même si je suis toujours moi, je ne suis plus le même, que non, les mensonges ne sont pas sans fins, que l'habitude ne veut pas dire permanence. Que je pouvais, et avais changé.
Finalement, je range mes affaires, tout le sac que j'avais déballé en attendant ton retour. De la bonne humeur, de la reflexion, de la compréhension et du support, j'avais sorti tout plein de trucs comme ca, pour que ton retour se passe le mieux, et que tu oublies ce malentendu qui constituait notre relation passée. Malentendu non pas sur son occurence, mais sur son déroulement.
Je ne sais pas trop quoi faire, à vrai dire. C'est comme si le père noël n'était que mes parents déguisés. Et que je venais de le découvrir.

Tu ne reviendra pas.

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